Soutien aux déboulonneurs

Accueil > Lille > Lille - Compte-rendu de l’action du 20 octobre 2010

Lille - Compte-rendu de l’action du 20 octobre 2010

lundi 8 novembre 2010, par Lille

Pour cette action, le rendez-vous était fixé à 18h25 à l’intersection de l’avenue Kennedy avec la rue Paul Duez. Nous avons pris beaucoup de temps avant de commencer l’action proprement dite suite à des problèmes de circulation urbaine liés à l’absence de transports en commun.

La police, trop occupée semble-t-il à tenter de faire régner l’ordre en cette période de crise sociale, ne s’est pas du tout manifestée au cours de notre action. Quant aux journalistes, seule était présente une journaliste de « Nord Eclair ».

Lorsque nous avons démarré l’action nous étions environ vingt-cinq jeunes et moins jeunes devant les deux grands panneaux publicitaires JC Decaux déroulants devenus illégaux situés à l’entrée de l’avenue Kennedy. Deux grandes échelles avaient été apportées dont une, pliable en quatre morceaux, nous a été d’une grande utilité.

Pendant l’action, des tracts ont été distribués aux automobilistes qui attendaient aux feux rouges. Aless et Laetitia ont pris le haut-parleur pour la commenter.

Roberto a ouvert le spectacle en écrivant que regarder la publicité pouvait être dangereux pour la circulation (compte-tenu de la position du panneau très en évidence au-dessus du carrefour). Marion a ensuite pris la relève en inscrivant « Publicité = Danger » « 50cm x 70cm » sur l’autre panneau situé à la gauche du premier. Vincent a parachevé les oeuvres en inscrivant au bas des panneaux « Pub = pollution mentale »

Puis ce fut le tour du panneau CBS de 2m² situé à l’entrée de la rue Paul Duez, panneau qui fut « enrubanné » par Maxence avant d’être barbouillé par Sébastien avec les mots « Stop Pub ». Mais la couleur verte sur fond noir ne se voit pas facilement et il faudrait prévoir pour les panneaux « enrubannés » des bombes de couleur fluorescente.

Nous nous sommes ensuite dirigés vers le panneau animé (panneau à diodes électroluminescentes) situé près du bâtiment du Conseil Général. Celui-ci aussi a dû nécessiter l’emploi de la grande échelle dépliable pour être bariolé. C’est Marion qui fit l’ascension de cette horreur en inscrivant les mots « Publicité = Danger ». L’antipub n’est pas sans danger non plus puisque nous avons reçu des tours avoisinantes des projectiles, notamment des pommes, malgré un appel à la non-violence...

Nous avons ensuite terminé la soirée au café « Le Versailles » boulevard Louis XIV pour prendre une bonne bière. [1]

Alain Dericke


[1A ce propos et en marge de l’action proprement dite je vous livre un commentaire que je compte envoyer aujourd’hui même au journal « La Voix du Nord » (rubrique « De Vive Voix »), commentaire qui s’intitule « Sommes-nous capables de mener une réelle réflexion sur les conséquences de nos actes ? » :

« Nous sommes en crise, tout le monde en parle : crise sociale, crise économique, crise écologique. Normalement les temps de crise sont des périodes qui nous incitent à « poser nos valises », c’est-à-dire à prendre le temps de la réflexion. Mais il semblerait que ce ne soit pas évident du tout de « poser ses valises ». Cette semaine par exemple je suis allé prendre une bière dans l’un des cafés Lillois. En dehors des grands écrans habituels, deux projecteurs renvoyaient des images animées sur des écrans muraux. Ces images relataient l’actualité du moment, mais le son susceptible de les accompagner faisait place à une musique d’ambiance que j’appréciais, certes, mais qui n’avait rien à voir avec le sujet de l’émission vidéo-projetée. En réglant mon addition j’en ai parlé à l’un des deux gérants de cet établissement. La réponse qui m’a été donnée m’a laissé pantois : « oui, mais ça fait beau ».

En dehors de l’aspect esthétique sujet à discussion, force de constater que ces écrans qui se multiplient dans nos cafés constituent un phénomène de mode. Un autre phénomène de mode, chez les particuliers que nous sommes, est celui des i-Pod que nous tenons dans la main dans les rues comme une boussole. Alors je me pose la question : sommes-nous vraiment capables de ne pas céder à la tentation des « phénomènes de mode » ? Ou faudra-t-il attendre que nos descendants nous reprochent notre mode de vie énergivore pour nous poser la question ? »